Marleen De Vijt, agent immobilier belge spécialisé dans l’immobilier espagnol : « En Espagne, les dettes viennent avec le bien »

Marleen De Vijt est gérante d’Azull et active depuis de nombreuses années sur le marché immobilier espagnol. Avec son partenaire, elle a déjà aidé des centaines de Belges à trouver un bien sous le soleil espagnol.

Marleen : « Le rôle du notaire en Espagne est très limité et n’est absolument pas comparable avec celui d’un notaire en Belgique. En Espagne, un notaire contrôle uniquement l’identité des parties et se contente de vérifier si le vendeur est bien le propriétaire du bien en question. Cela n’a rien à voir avec toutes les recherches qu’un notaire doit effectuer chez nous. En Belgique, le notaire vérifie par exemple si le vendeur n’a plus de dettes ou d’impôts à payer. C’est une autre histoire en Espagne. Là-bas, toutes les dettes viennent avec le bien ! Peu importe qui est devenu propriétaire entre-temps. C’est pourquoi il est conseillé de faire appel à un avocat pour s’assurer que le vendeur a réglé l’ensemble de ses impôts et de ses dettes et que tout est en ordre sur le plan juridique pour éviter de retrouver des cadavres dans le placard. »

Pour Marleen, cela vaut la peine de se payer les services d’un avocat espagnol. « Pour une maison de 200 000 à 300 000 euros, il vous en coûtera environ 1 pour cent du prix de vente.  Vous pouvez économiser sur ces coûts, mais vous risquez alors de déchanter. »

Marleen ajoute qu’en Espagne, cela ne suffit pas non plus de faire appel à un gestor (intermédiaire auprès des autorités). « Un dossier de vente est tellement complexe qu’il vaut mieux se tourner vers un professionnel que vous pouvez tenir responsable en cas de problèmes. Avec un gestor, ce n’est pas le cas. » 

Pièges fiscaux

Point d’attention important : souvent, les acheteurs belges ne sont pas suffisamment informés des conséquences fiscales d’un achat immobilier en Espagne. 

« Si les propriétaires belges revendent leur seconde résidence en Espagne au bout de quelques années avec une plus-value, ils doivent payer une taxe de 19 % sur cette dernière. Si vous y achetez une villa ou un appartement à un non-résident, en gros à quelqu’un dont il s’agit de la résidence secondaire, vous feriez donc mieux de ne payer que 97 % du prix d’achat au vendeur, les 3 % restants allant au fisc espagnol. Ce dernier bloque ce montant jusqu’à ce que le vendeur prouve qu’il n’a pas vendu son bien avec une plus-value ou qu’il n’a pas d’autres impôts en souffrance. « Le notaire espagnol n’est pas tenu de vérifier que les paiements sont bien effectués de cette manière. Il est donc possible que l’acheteur verse 100 % au vendeur et qu’après, il doive encore payer 3 % du prix d’achat à l’administration fiscale espagnole », illustre Marleen. 

Marleen a encore un dernier conseil pour ceux qui ont l’intention de s’installer définitivement en Espagne : « Vendez d’abord votre maison en Belgique avant de vous inscrire comme résident espagnol. Dans le cas contraire, vous risquez que le fisc espagnol n’impose la plus-value réalisée sur la vente de votre bien belge à 19 %. »

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