
Michiel Baumers (27 ans) a laissé tomber son emploi sûr de bioingénieur pour la vie incertaine de boulanger. Il a fait le saut dans l’inconnu et ne s’en plaint toujours pas un an plus tard. « Je n’y serai jamais arrivé sans ma sœur », avoue Michiel.
Après deux ans en tant qu’assistant à la KU Leuven, Michiel ne pense déjà plus depuis longtemps à ouvrir sa propre boulangerie. Jusqu’à ce qu’il aperçoive un immeuble dans la Mechelsestraat. Ce bâtiment fait resurgir son rêve d’enfant et est déterminant : le 20 août 2020, la boulangerie De Broodenier voit le jour. Il abandonne un emploi fixe avec un revenu fixe pour la vie incertaine de chef d’entreprise.
« Et je n’ai encore jamais regretté ce choix », affirme Michiel. « Je dois avouer que je n’avais jamais vraiment eu l’intention d’ouvrir ma propre boulangerie. Sans ma sœur Hilke, je ne l’aurais pas fait non plus et cela n’aurait pas marché avec quelqu’un d’autre d’après moi. »
Faire le saut
Finalement, ils font le saut ensemble. La création de De Broodenier n’a cependant pas été une mince affaire. « C’est l’immeuble qui a vraiment mis les choses en mouvement », commence Michiel. « À la fin du secondaire, je rêvais d’ouvrir ma propre boulangerie, plus particulièrement dans la zone piétonnière de la Mechelsestraat, un emplacement idéal. J’ai donc suivi une formation de boulanger, mais j’ai dû promettre à mes parents d’obtenir également un “vrai” diplôme. Ce que je comprends tout à fait, d’ailleurs. Mes études ont fini par reléguer mon rêve au second plan. »
Un job d’étudiant à la boulangerie De Broodbroeders durant l’été suivant la fin de ses études réveille alors sa passion. « Je savais déjà que je commencerais à travailler à l’université en septembre, mais grâce à ce job, j’ai toujours pu continuer à faire de la boulangerie. »
Michiel commence ensuite comme assistant à la KU Leuven, tout en gérant une mini-boulangerie en ligne.
« Un loisir qui a un peu dérapé. J’ai lancé ce webshop pour garder un aperçu des commandes de mes amis et de mes proches, mais j’ai été victime de mon succès. »
« Deux ans plus tard, alors que je livrais du pain au bar à café situé en face de ce qui est aujourd’hui notre magasin, j’ai vu que l’immeuble était à louer et je me suis dit : “Quelle bonne nouvelle !” Peu après, j’ai visité le bien et les choses se sont enchaînées. »

Franchir le seuil
Lancer sa propre entreprise avec son frère ou sa sœur en pleine pandémie : cela ne va pas de soi. « Gérer une entreprise à deux ne présente que des avantages pour nous. Comme on a grandi ensemble, on se fait confiance, on se connaît par cœur et on sait qu’on peut compter l’un sur l’autre. On se dit aussi les choses franchement. Ce sont à mes yeux des aspects importants quand on lance une affaire avec quelqu’un. Je trouve toujours très intéressant d’avoir un deuxième avis et je suis ravi qu’il vienne de ma sœur. »
Michiel a reçu un coup de pouce : seul, la marche aurait été trop haute. « Selon moi, il y a beaucoup plus d’entrepreneurs que de gens qui se lancent effectivement. Je n’ai qu’une chose à leur dire : “N’hésitez plus !” Si vous avez un rêve ou une passion, foncez. Je ne sais pas non plus si je veux faire ça le reste de ma vie et le risque n’est pas minime, surtout dans notre secteur, mais l’aventure en vaut absolument la peine. »

Faire la grasse matinée
La passion est à la base de chaque entreprise. Pour Michiel, comme on a pu s’en rendre compte, c’est le pain. Il en a sa propre vision : « Le pain vit, c’est quelque chose de magique. De nos jours, la plupart des boulangers ne font plus leur pain eux-mêmes, ils le voient comme quelque chose de secondaire et veulent le faire le plus rapidement et le plus facilement possible. Ils misent sur les tartes, les pistolets et les pains au chocolat. Nous nous concentrons par contre sur le pain. Du pain au levain. Cela demande du savoir-faire, du temps et de l’énergie : c’est un processus que l’on ne peut pas industrialiser. Utiliser du levain n’offre que des avantages par ailleurs. Premièrement, cela donne plus de goût au pain parce que la pâte doit reposer très longtemps. Deuxièmement, nous préparons la pâte un jour à l’avance de sorte qu’elle ait suffisamment le temps de reposer. Le matin, il ne nous reste plus qu’à la cuire. En termes de boulanger, cela veut dire que je peux faire la grasse matinée tous les jours. Quel bonheur ! »
Texte Daan Paredis – Photo : Jan Crab
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