Eline a abandonné le « nesting » au profit de la garde alternée traditionnelle : « Contente d’avoir à nouveau mon chez-moi »

« À vrai dire, tout s’est bien passé », explique Eline Gryson (38 ans) à propos de son divorce. Il y a quatre ans, lorsqu’elle s’est séparée de Wim, le papa de Seppe (13 ans), Nore (12 ans) et Niene (9 ans), elle a opté pendant quelques mois pour le nesting pour des raisons pratiques. Depuis, Eline et son ex-mari ont tous deux retrouver leur chez-eux et les enfants alternent chaque semaine entre les deux adresses.

Eline : « Le nesting était un choix pratique. Notre maison n’était pas encore vendue, mais je ne voulais plus non plus que nous vivions sous le même toit. Voilà pourquoi mon ex-mari vivait provisoirement chez son frère la semaine où il n’avait pas les enfants et que moi, j’allais chez mes parents lorsque c’était mon tour. Nous n’étions pas totalement convaincus par ce système de coparentalité, il s’agissait principalement d’une décision pratique. Nous savions alors déjà que nous voulions une garde alternée traditionnelle, les circonstances ne s’y prêtaient simplement pas encore. »

Adieux progressifs

Lorsqu’après neuf mois, la maison parentale a été vendue, Nore, la plus âgée de ses deux filles, a eu du mal. Sa maison lui manquait énormément. Eline : « Elle s’inquiétait beaucoup de ce qui allait la remplacer. Heureusement, nous avons pu déménager par phases. Nous avons donc commencé par le nesting, ensuite, j’ai emménagé dans mon nouvel appartement. Wim vivait alors dans la maison et les enfants venaient ici une semaine sur deux. Quand la maison a enfin été vendue, ils lui avaient donc déjà un peu dit au revoir. »

Tout au long du déménagement, Eline et son ex-mari sont restés en bons termes. « Nous n’irions plus boire un verre ensemble, mais on s’entend encore bien. Je trouve important d’éviter les disputes pour les enfants. D’ailleurs, vu que l’achat de sa maison n’était pas encore finalisé, Wim venait habiter avec les enfants dans mon appartement la semaine où je n’en avais pas la garde, tandis que je logeais chez mon nouveau compagnon. »

Faire ses valises

Voilà aujourd’hui plus de trois ans qu’Eline vit dans son propre appartement, où les enfants viennent une semaine sur deux. « La garde alternée traditionnelle a des avantages et des inconvénients : maintenant, les enfants doivent faire une valise chaque semaine, alors qu’avant cela, ils avaient toutes leurs affaires au même endroit. Nous avons cherché une solution : les filles ayant suffisamment de vêtements, nous les avons répartis entre nos deux adresses. Elles n’emportent que les affaires qu’elles n’ont pas en double – leur jupe préférée par exemple –, le reste ne bouge pas. C’est plus facile pour Wim et moi : nous ne devons plus nous casser la tête chaque vendredi pour savoir ce qui doit être emporté et cela nous évite de devoir lessiver ou repasser des affaires à la dernière minute. Les seules choses qui sont encore trimballées, ce sont les manuels scolaires et l’équipement pour les passe-temps. »

L’échange se fait en général le vendredi, mais pendant les vacances d’été, la durée des gardes est allongée. « Nous faisons alors passer l’arrangement à deux semaines, pour que nous ayons le temps de partir en vacances, mais nous sommes assez flexibles. » Nore confie : « Deux semaines, je trouve ça long. J’envoie alors de temps en temps un message à maman. » Eline enchaîne : « Il a fallu du temps pour s’y habituer. Comme je suis enseignante, je suis toutes les vacances à la maison. Être deux semaines sans les enfants est assez bizarre. Je les consacre à toutes sortes de choses : je travaille un peu dans ma classe ou je voyage avec mon compagnon. Nous nous sommes entre-temps habitués à être parfois plus longtemps séparés. »

Convention de divorce

Bien que tout se soit bien passé jusqu’à présent, Wim et Eline ont défini quelques accords après leur divorce. « Si l’on venait à se disputer, nous voulions éviter de devoir fixer des règles à ce moment-là, nous l’avons donc fait tout de suite. Notre convention de divorce par consentement mutuel stipule par exemple que l’échange a lieu le vendredi à 19 heures, que la garde dure deux semaines pendant les vacances d’été, que les achats pour les enfants sont faits avec le compte commun… Nous n’avons jamais dû faire valoir ce document, mais nous sommes tous les deux rassurés de pouvoir nous tourner vers lui si nécessaire. »

Il n’y a pas d’accords concernant l’éducation des enfants – « nous appliquons nos propres règles durant notre semaine » –, mais il existe bel et bien des accords financiers. « La pension alimentaire est versée sur le compte commun. Nous l’utilisons pour payer les vêtements, les chaussures, le matériel scolaire, les rendez-vous chez le médecin et le coiffeur, les loisirs… Je continue d’acheter les vêtements pour les enfants, mais je le fais avec le compte commun. Je suis contente que Wim me fasse toujours confiance pour cela, mais c’est peut-être dû au fait qu’il n’est pas très shopping. » (Elle rit.)

Texte : Maud Vanmeerhaeghe – Photos : Thomas De Boever

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