Tom Nys, gérant de Promanys : « Je veux poser les fondations pour mes fils »

Dois-je conserver une entreprise unipersonnelle ou passer à une SRL ? Une question que les entreprises en pleine croissance se posent tôt ou tard. C’est le cas de Tom Nys, gérant de Promanys. Il a opté pour une SRL afin de pouvoir transmettre son entreprise à ses fils. 

Nous sommes en 2015 quand Tom Nys (59 ans) crée l’entreprise individuelle Promanys. Cette société courtraisienne de rénovation a du succès et explose en peu de temps. Avec l’arrivée de ses fils Xavier (32 ans) et Lukas (26 ans), elle devient une véritable entreprise familiale ouest-flandrienne.

La présence des fils dans l’entreprise permet d’assurer la succession biologique, le passage d’une entreprise unipersonnelle à une SRL en apporte désormais (quasiment) aussi la garantie sur le plan juridique. « Je trouve très important que la reprise par mes enfants soit bien organisée. Tout doit être en ordre et se dérouler correctement », explique Tom Nys. « Ma fille doit aussi recevoir une part du gâteau et elle n’a rien à voir avec l’entreprise. C’est pour cela que j’estime essentiel d’en parler longuement, de clarifier les choses et de prendre des dispositions qui conviennent à tout le monde. L’un des éléments les plus compliqués est l’aspect émotionnel. La famille et les affaires, c’est un sujet sensible. Je ne peux pas quitter la société du jour au lendemain et dire que tout est à eux, ça ne marche pas comme ça. »

Tous ces papiers

La création d’une SRL est la première étape en vue d’une succession optimale. Il faut réfléchir avant d’agir, mais il ne faut pas trop tarder. Promanys est devenue entre-temps une SRL, mais les dispositions précises du transfert ne sont pas encore finalisées. C’est un processus lent et compliqué, comme Tom peut en témoigner : « Je recommande à tout le monde de s’y prendre à temps. Cela apporte certes plus de sécurité, mais une procédure de ce type ne se règle pas en un an. 

Rien que la création de la SRL a pris un peu moins d’un an et m’a demandé beaucoup plus de temps et d’efforts que je ne l’imaginais. Il faut demander un nouveau numéro de TVA, car c’est comme si vous démarriez une toute nouvelle entreprise. Tous ces papiers ! Alors qu’en fait, rien ne change. Pfff…  

Pour le moment, la société est à mon nom et à celui de mon épouse. À un stade ultérieur, nous aimerions régler le transfert à nos fils, mais comme je ne savais pas vraiment comment cela fonctionnait en pratique, toute la famille a décidé de suivre la formation Familio de Voka. Ils nous expliquent la marche à suivre, comment procéder au mieux et nous aident à établir un plan par étapes. » 

La sonnette d’alarme

La structure d’une entreprise unipersonnelle peut s’avérer très intéressante pour lancer facilement sa propre entreprise quand on débute. Lorsque les affaires tournent bien, les avantages ne compensent à un moment donné plus assez les inconvénients et il devient indispensable de passer à une SRL. Cette forme de société présente plus d’avantages qu’un régime de transfert flexible. 

« Mon nouveau comptable a tiré la sonnette d’alarme et m’a clairement indiqué qu’avec le chiffre d’affaires que l’on avait, ce n’était plus judicieux sur le plan fiscal de continuer sous la forme d’une entreprise individuelle. En fait, on a pris cette décision bien trop tard et donné beaucoup trop d’argent à l’État. Je n’ose même pas donner de chiffres, tellement c’est énorme. Voilà pour le premier avantage. Le deuxième concerne la responsabilité. Nous sommes des entrepreneurs dans le secteur de la rénovation et on fait presque tout : c’est un grand risque. Avec une SRL, vous pouvez séparer votre vie privée de votre entreprise en toute sécurité de façon à limiter les risques en cas de problèmes. » 

Des fondations solides

Outre la société familiale en elle-même, Tom Nys souhaite aussi transmettre l’esprit d’entreprise à ses fils.

« C’est fantastique d’avoir les enfants dans l’entreprise. Mon aîné s’occupe de la facturation et le plus jeune est chef de projet. Je vois qu’ils aiment ce qu’ils font ; et ce qu’on aime bien faire, on le fait généralement bien. C’est chouette de les voir grandir avec l’entreprise. Cela me remplit de fierté. C’est pourquoi je veux poser des fondations solides pour qu’ils soient bien lancés et puissent développer la société. Cela va dans le bon sens, mais je sens que je ne suis pas encore prêt à lâcher les rênes totalement. Dommage que mon père ne puisse pas voir ça. Il m’a toujours déconseillé de devenir chef d’entreprise parce que cela lui avait fait perdre beaucoup d’argent. Je veux faire l’inverse pour mes fils. Mon épouse doit parfois me réfréner, mais je désire simplement écrire le début d’une belle histoire pour la génération suivante. »

Texte Daan Paredis – Photos Thomas De Boever

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