Simon Gougnard, champion de hockey et jeune entrepreneur : « À ne pas saisir les opportunités, on les rate »

On peut avoir remporté toutes les médailles sans pour autant négliger sa vie professionnelle. Simon Gougnard, consacré aux JO de Tokyo avec toute son équipe, a lancé sa start-up The Strong Company. Des kits de bien-être, à destination des employés, comprenant vitamines, céréales, accessoires de sport et programme vidéo. Un vrai boost.

Le titre olympique offre sans conteste une belle visibilité pour tout projet. « L’image de chaque joueur se retrouve au Top puisque, il faut bien l’avouer, on a tout gagné, fait assez unique en Belgique. Il faut donc retrouver une motivation, repartir de zéro avec la saison en Club mais aussi l’équipe nationale. J’ai 30 ans et un peu plus de recul. Il ne me reste plus tellement d’années à jouer au hockey à ce niveau, je compte bien en profiter au maximum. »

Comment est née l’idée de The Strong Company ?

Mon associé Valentin Pliester et moi-même avions l’ambition de lancer un projet axé sur le sport dans le domaine du bien-être et du travail. Au départ, il s’agissait d’une application mais le confinement est arrivé et nous avons remarqué sur les réseaux sociaux la demande d’un employeur désireux d’offrir des vitamines à ses employés confinés. D’où notre idée de proposer un ensemble de produits. Nous avons débuté mi-octobre 2020. Grâce à notre réseau de contacts, nous avons établi différents partenariats afin de composer des box intéressantes. Les choses se sont passées assez vite car les partenaires étaient très emballés par l’idée.

Vous avez, en parallèle, développé un programme vidéo qui vient compléter la box. 

J’ai suivi, durant le confinement, une formation de codage informatique afin de développer des web apps. J’étais un peu dégoûté par l’annulation des JO, je voulais me changer les idées et je me suis arrangé avec mon coach pour prendre 9 semaines off. J’ai par la suite dessiné la maquette de l’application et mon associé, qui a une société de marketing digital, l’a développée. Il a fallu filmer les exercices, une cinquantaine, et j’ai alors demandé à l’athlète Cynthia Bolingo d’y participer, pour avoir une partenaire féminine et que ce ne soit pas toujours moi à l’image !

Et qu’en est-il de la logistique ? 

La devise de mon associé est « Il faut mettre la charrue avant les bœufs » ! Nous avons dû trouver un local pour stocker les produits et, au début, nous réalisions les box nous-mêmes. Il m’est arrivé de louer une camionnette pour effectuer les livraisons à l’entreprise. Nous sommes une trop petite structure que pour s’occuper de commandes individuelles. Et puis l’idée est vraiment que les employeurs encouragent leurs salariés autrement que par une boîte de chocolats ou de bonbons. 

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

Nous avons eu 100 pépins à nos débuts, des imprévus, des gros stress, des livraisons de dernière minute… Mais c’est aussi comme cela qu’on avance, en apprenant de nos erreurs, même si dans l’ensemble tout s’est bien passé. Il ne faut pas oublier qu’au moment du lancement, j’étais toujours hockeyeur. Mon temps libre était consacré à la résolution du moindre petit problème. Il y a plein de ponts à établir entre le monde de l’entreprise et le monde du sport. L’importance du collectif, la ténacité…. Le sport est une excellente école. 

Quel est votre statut et qu’en est-il de votre travail de consultant ?

suis toujours employé chez Deloitte mais j’ai pris un congé sans solde pour me consacrer à l’équipe nationale de hockey et à la préparation des JO. Nous gardons un très bon contact, ils me soutiennent et j’y retournerai sans doute mais pas à plein temps. Pour The Strong Company, nous avons créé une SRL (anciennement SPRL) chez le notaire. Nous pensons engager une personne à temps plein afin de gérer le projet et de le développer vu que mon associé et moi avons des emplois du temps très chargés. 

Quels conseils pourriez-vous donner ?

La gestion du temps se révèle essentielle, il faut être organisé, structuré. Ne pas avoir peur de bosser. Il est nécessaire également de bien s’entourer. J’ai la chance d’avoir une famille et des amis sur qui je peux compter. Et oser se lancer. Un basketteur a dit « On rate tous les shoots qu’on ne tire pas » ! C’est bêtement logique mais oui, à ne pas saisir les opportunités on les rate. Nous nous sommes lancés sans garantie de succès, sur fonds propres, de quoi effectuer les premières commandes. Nous avons été approchés par des investisseurs mais préférons attendre avant d’effectuer une levée de fonds.

Texte Gilda BenjaminPhotos Jan Crab

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