
D’un côté, deux jeunes entrepreneurs soucieux d’avoir un impact positif sur l’environnement. De l’autre, des investisseurs philanthropes désireux de soutenir des projets qui ont du sens. L’idée des produits d’entretien Superzero, proposés dans leur drôle de machine, ont séduit le jury du Fonds SE’nSE de la Fondation pour les Générations futures. Il n’y a pas de petit geste pour la planète.
Pierre Mottet a créé en 2016 le Fonds SE’nSE, Seed Equity & Sustainable Entrepreneurship Fund, au sein de la Fondation pour les Générations Futures. Avec l’envie de donner un coup de pouce à des projets innovants. « Nous nous sommes inspirés d’un fonds semblable axé sur le domaine de la santé, le Caring Entrepreneurship Fund. J’ai donc cherché une Fondation afin de l’abriter et de le gérer. » Entre santé et environnement, la symbiose semble évidente. « Le procédé a fait ses preuves : organiser un appel à projets, mettre en place un jury d’experts bénévoles chargés de la sélection et permettre à des projets de nature sociétale et environnementale de gagner en puissance. La Fondation pour les Générations Futures convenait parfaitement. »
Olivier Potvin et Arthur Peemans font partie des projets retenus en 2020. « Leur réflexion a séduit le jury du fait que la start-up existait déjà et avait un véritable potentiel de développement. Et on ne pouvait qu’être séduits par cette équipe dynamique qui propose une solution pratique et cohérente ! »

S’agit-il de repenser la philanthropie ? « La philanthropie, comme d’autres domaines, est en recherche de sens. Un donataire a envie de soutenir le bon projet, avec l’espoir que l’investissement ne disparaisse pas dans les frais de gestion et d’organisation. D’où l’utilité d’un jury compétent multidisciplinaire qui apporte sa caution. »
Mieux grandir
Le Fonds SE’nSE, aujourd’hui rejoint par d’autres mécènes de la Fondation pour les Générations Futures, a grandement aidé nos deux jeunes entrepreneurs sur trois points, comme ils le reconnaissent : « Sur le plan financier évidemment, une petite structure comme la nôtre a besoin d’investir pour mettre au point nos machines et nous étendre auprès du public. Sur la crédibilité car le fait d’être lauréat apporte une nouvelle dimension à notre projet. Et enfin sur la visibilité, en bénéficiant d’une belle communication. Nous vendons des produits que tout le monde consomme tous les jours. Plus nous nous faisons connaître et mieux nous pouvons approcher les ménages avec notre modèle circulaire et zéro déchet. »
L’idée de départ résulte d’un constat : l’urgence à réduire les plastiques à usage unique. « Le domaine alimentaire étant plus difficile à traiter, nous avons pensé aux produits d’entretien, d’autant que nous voulions des produits fabriqués ici, 100 % belges, à des prix peu élevés et accessibles à tous. »

Olivier est ingénieur de gestion. Arthur vient du milieu automobile. Les deux potes d’enfance, 30 ans aujourd’hui, ont développé une réflexion commune en 2019. Olivier a conçu le distributeur, effaré devant le nombre de bidons en plastique ou de robinets de distribution peu pratiques dans les magasins. « On en a plus sur son pull ou le sol que dans son récipient. Grand fan de Lego, je me suis mis à dessiner des plans et à développer la machine moi-même. » Aussitôt pensé, aussitôt conçu. Le distributeur Eco-Tap propose en vrac du nettoyant multi-usages, de la lessive, de l’adoucissant et du liquide vaisselle.
Les distributeurs ont été lancés en mars 2020. Autant dire un timing bousculé. « Nos clients directs sont les magasins. Nous sommes bien représentés à Bruxelles et dans le Brabant wallon mais souhaitons un développement géographique plus large. Nous travaillons actuellement sur une gamme de cosmétiques. Aujourd’hui, la machine est développée de telle façon que les magasins et les grandes surfaces se montrent vraiment intéressées. » Le client n’a plus qu’à adopter son bidon.
Texte: Gilda Benjamin
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La Fondation pour les Générations Futures
Fondée en 1998, elle est la fondation belge dédiée exclusivement à la transformation de notre société vers un mode de développement soutenable. À vocation sociale, environnementale, économique et participative, elle propose aux mécènes et donateurs de transmettre aussi bien des valeurs que des moyens financiers.
Dans le cadre de SE’nSE, les projets soutenus sont incités à rembourser le prêt octroyé (allant jusqu’à 50.000 €) endéans 3 ans, afin qu’il puisse être mis à disposition de nouveaux projets, tout en gardant la possibilité de l’utiliser aussi longtemps qu’il est nécessaire. L’ambition est de soutenir chaque année de trois à cinq projets de qualité. L’appel à projets 2021 se clôturera le 3 mai.