Comment régler sa succession digitale ?

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Il y a de fortes chances que vous ayez un compte Facebook, Instagram, Twitter voire même TikTok.  Ou peut-être les avez-vous tous ? Avez-vous cependant déjà réfléchi à ce qu’il adviendrait de votre (vos) profil(s) après votre décès ? Souhaitez-vous effacer toutes traces digitales ou simplement les laisser persister ?

Succession digitale

Aujourd’hui, une grande partie de nos vies se déroule également en ligne, notre succession ne se compose donc plus seulement de choses matérielles, mais également de données digitales. Et elles sont nombreuses. Pensez à toutes vos photos et vidéos sur les réseaux sociaux, mais aussi à votre bibliothèque musicale en ligne, aux documents sur votre PC, e-mails, mots de passe (comptes bancaires, …) en ligne… Que faire de toutes ces données digitales personnelles après votre décès ? La première étape consiste à déjà réfléchir aux traces que vous voulez laisser derrière vous, aux données que vous voulez divulguer et à celles que vous voulez garder secrètes.

Principales difficultés après votre décès

Une première difficulté à laquelle vos proches peuvent être confrontés est qu’ils ne savent pas quels comptes en ligne vous possédiez (Facebook, Gmail, Linkedin, Netflix,…). Informez donc votre conjoint ou vos proches et dites-leur ce qu’ils doivent en faire lorsque vous ne serez plus là. 

Ils ont également besoin d’un accès pour gérer ou supprimer ces comptes. Toutefois, personne n’aime partager ses mots de passe de son vivant, pas même avec les membres de la famille. Une solution possible est de fonctionner avec un coffre-fort de mots de passe. Mettez votre mot de passe principal pour le coffre-fort dans une enveloppe fermée afin que les proches puissent poursuivre après votre décès. Vous pouvez également fonctionner avec un coffre-fort digital dont vous donnez la clé à votre notaire. Il donnera ensuite aux personnes autorisées l’accès à vos données.

Profils sur les réseaux sociaux

La plupart des réseaux sociaux développent des possibilités de respecter la vie privée d’une personne même après sa mort. Sur Facebook, par exemple, sous « Paramètres de transformation en compte de commémoration », vous pouvez établir que Facebook effacera définitivement l’ensemble de votre compte comprenant tous vos commentaires, photos, messages, stories, réactions et informations…  dès qu’il reçoit la preuve de votre décès (Facebook demande une copie ou une photo de l’acte de décès). Vous pouvez également désigner une personne chargée de gérer votre profil après votre décès. Votre compte sera dès lors un compte de commémoration : la phrase « en souvenir de » apparaît en haut de la page. L’avantage est que votre profil n’apparaît plus dans l’espace public de Facebook et que vos amis ne sont plus invités à vous souhaiter un bon anniversaire, ce qui peut être très douloureux pour les proches.

Avec Google, vous pouvez également indiquer vous-même de manière préventive qui aura accès à vos comptes (Gmail, Google Drive, YouTube…) après votre décès. Vous pouvez le faire via le gestionnaire de compte inactif.  Vos proches peuvent également demander à Google de supprimer votre compte ou de recevoir certaines données, telles que des photos et des documents.  

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Régler votre succession digitale

Celui qui souhaite aller plus loin et organiser sa succession digitale dans les moindres détails, a plusieurs possibilités. Il existe de nombreuses initiatives commerciales, souvent payantes. Toutefois, vous pouvez également régler la gestion de vos données digitales comme vous règleriez le reste de votre patrimoine. En tant que testateur, vous pouvez inclure dans votre testament des dispositions vous permettant, par exemple, de désigner un « exécuteur testamentaire » qui est autorisé à gérer vos données digitales. Cela peut être utile lorsque, par exemple, vous ne voulez pas que certains documents soient divulgués à vos enfants,. Les héritiers ont en effet le droit après un décès, de lire des e-mails ou  des lettres. N’oubliez pas qu’en principe, la protection de la vie privée s’arrête en cas de décès.

Mais peut-être qu’en tant que testateur, vous souhaitez exactement le contraire : vous préférez peut-être que vos données digitales soient automatiquement désactivées par les réseaux sociaux ou que certains documents ne soient jamais lus par vos héritiers (des documents financiers notamment). Dans ce cas-ci, les dispositions testamentaires peuvent également être utiles.

Les avantages de parler de son testament à son notaire

Pour votre testament, il est conseillé de passer par un notaire. Le testament authentique ou notarié présente de nombreux avantages. Le notaire veille à établir un document clair, dont la validité ne pourra pas être contestée. Le testateur peut avoir la certitude totale que ses volontés seront bien respectées.

Il n’y a pas de risque de disparition ou de perte du document, le notaire prend également la responsabilité de sa conservation. En plus, le notaire a l’obligation de signaler l’existence de ce testament dans le registre central des testaments (le CRT). Le notaire ne transmet jamais le testament lui-même ni son contenu. Il ne fait que mentionner son existence, pas ce qui est couché sur papier. Si un autre notaire s’occupe de la succession, il sera ainsi au courant qu’un testament existe.

Texte: Bo Bogaert

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4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. thomasfednot dit :

    Article très intéressant !

    1. tomjenne dit :

      Merci pour le retour positif 🙂

  2. Georges CATTELAIN dit :

    Comment obtenir la brochure ?

    1. tomjenne dit :

      Vous pouvez la commander via la Fondation Roi Baudouin ici: https://www.kbs-frb.be/fr/Activities/Publications/2018/20180913AD

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