
À 26 ans, Adrien Dumonceaux est déjà à la tête d’une start-up active dans le domaine juridique. Son crédo : Symplicy, un logiciel qui facilite les échanges de données entre les avocats et leurs clients. Une aventure lancée il y a un an et demi et qui commence à décoller !
Quand avez-vous créé cette start-up ?
L’idée de ce projet s’est imposée lorsque j’étais en master 1. J’avais effectué une passerelle entre mon baccalauréat en droit et comptabilité effectué à l’IESN Henallux à Namur et mon master en droit à l’UCL. Nous avions alors créé une asbl appelée LLN Juris club, avec des étudiants en droit, dont le but était de conseiller bénévolement des PME, des étudiants et des particuliers face à leurs tracas juridiques. Cela m’a permis de me rendre compte que les justiciables éprouvaient souvent des difficultés à exprimer leurs problèmes. Nous avons donc créé un logiciel pour répondre à ce besoin. Aujourd’hui, j’ai quitté l’asbl, qui poursuit par ailleurs sa mission, et je gère Symplicy, dont le public est complètement différent.
Quel est son modèle ?
Ce programme permet au justiciable de trouver un avocat en fonction de son problème, mais surtout d’exprimer clairement sa demande et de déposer certaines pièces de son dossier.
Il s’agit d’un logiciel que nous installons sur le site de l’avocat et qui fonctionne grâce à l’intelligence artificielle et au Machine Learning, au travers de formulaires en ligne qui orientent le justiciable. Le client doit rentrer une série de données liées à son cas. Le logiciel fournira alors à l’avocat des cas de jurisprudence similaires à celui de son client, ce qui permet aussi de gagner du temps. L’avocat est le client payeur via un abonnement mensuel permettant l’utilisation du logiciel. Nous visons les petits cabinets, de 1 à 15 avocats.

De combien de personnes est composée Symplicy ?
Nous sommes actuellement 5. À la base, nous étions tous des étudiants. Aujourd’hui, eux ont un emploi et font ceci à titre d’indépendant complémentaire. Nous avons obtenu de l’aide de l’incubateur de l’UCL. Nous suivons aussi des workshops chaque semaine avec des cours donnés par des consultants. L’incubateur prête de l’argent pour certaines choses, par exemple le conseil juridique pour la relecture du contrat, avec une dette d’honneur que l’on rembourse par la suite lorsque la société est créée.
Sous quel statut vous êtes-vous lancé dans cette aventure de l’entrepreneuriat ?
Je l’ai fait via un contrat d’activité SMART proposant de transformer les prestations comme indépendant en salariat, ce qui permet de se faire épauler dans la gestion de nos obligations liées à la sécurité sociale et à la dimension fiscale. Pour les prestations d’étudiant-entrepreneur, il y a un plafond qui permet l’exemption de cotisations sociales et de ne pas payer trop d’impôts. Avec le système SMART, moyennant le versement de 6% des gains par contrat presté, ils gèrent cela comme un secrétariat social. Je voulais d’abord tester l’idée sur le marché sans engager des frais au départ. De plus, cela m’a permis de me concentrer sur mon projet et de déléguer cette dimension administrative. Aujourd’hui, nous commençons à atteindre un chiffre d’affaires qui nous permettra bientôt de passer en SRL (Société à Responsabilité Limitée). Lorsque nous aurons atteint le secteur des avocats, nous viserons les notaires, le secteur des assurances… Mais pour l’instant, nous devons encore sécuriser notre place sur le marché.
Est-ce que cela a été difficile de combiner entrepreneuriat et études ?
C’est sûr que je ne faisais que çà : étudier, m’occuper de la société et du sport ! Mais cela a été complémentaire au niveau des études, en prodiguant une dimension pratique à certaines matières théoriques. Je retenais deux fois mieux la matière grâce à la start-up.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui veulent se lancer ?
Il faut oser se lancer jeune : cela me semble plus difficile de sortir de sa zone de confort plus tard dans la vie lorsqu’on a déjà un salaire et une famille. Il faut être persévérant et la passion fait le reste. Mais il faut éviter de vouloir tout faire soi-même, de tout contrôler, et déléguer les compétences à ceux qui les ont dans l’équipe.
Infos : https://www.symplicy.com/
Texte Elodie Devillers
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