
Le projet semble enthousiasmant et ne demande qu’à débuter. Mais il est bon d’avoir à l’esprit plusieurs étapes importantes. Voici quelques conseils pratiques prodigués par Frédéric Magnus, notaire à Jambes, spécialisé en droit des sociétés.
Examiner les perspectives en matière d’investissement, vérifier si le projet est tenable financièrement, établir une étude de marché, lancer un prototype si besoin, décider de la structure de l’entreprise, optimiser sa visibilité… Il y a tant de choses à prendre en compte pour tout qui désire créer sa start-up ou son entreprise.
- Établir un business model cohérent
Le projet répond-il à une attente du public ? N’est-il pas un effet de mode ? Une étude de marché, et si possible l’opportunité de tester son produit pas un prototype, permet d’y voir plus clair et de vérifier la viabilité de son projet.
- S’intégrer dans un incubateur d’entreprises ou un accélérateur de start-up
Ce sont parfois des structures liées à des institutions non lucratives comme des universités, ou à d’autres types de structures comme des sociétés, des banques… Mais il existe également nombre d’incubateurs privés un peu partout dans le pays. L’avantage est de pouvoir y partager des expériences, d’établir un networking, de tisser des relations, d’établir un réseau de personnes compétentes, d’y trouver une émulation très motivante.
- Lever les fonds nécessaires au démarrage de l’entreprise
Plusieurs possibilités s’offrent à un jeune entrepreneur. Ne jamais hésiter à se renseigner sur les différentes formes de primes et de subsides existantes selon les régions. Le crowdfunding est également un système qui a la cote. Se renseigner sur les différentes formules existantes. Il existe des organismes qui centralisent les crowdfundings. Le jeune entrepreneur n’aura donc qu’un seul intermédiaire qui participera à l’actionnariat du projet, à l’augmentation de capital ou à la constitution de la société. Une pratique très intéressante, et ce également pour l’investisseur (Tax shelter PME).
- Constituer une société
Une start-up est souvent un projet mené par plusieurs amis portés par une idée commune. Il faut donc organiser la manière dont les choses vont se dérouler entre ces personnes. Quand on commence, il s’agira souvent d’une activité en personne physique. Mais très rapidement, les personnes s’établissent en société, avec tous les avantages fiscaux qui en découlent. Une société permet de modaliser le fonctionnement de l’entreprise entre ses différents fondateurs.
Découvez notre infofiche sur les raisons pour opter pour la constitution d’une société.

- Demander conseil à un notaire
Il répondra à toutes les questions en vue d’établir la solution optimale pour votre projet particulier. Il vous aidera également à choisir la meilleure forme de société en fonction de votre cas, et à protéger votre patrimoine privé si vous le désirez.
- Consulter un comptable
Un professionnel du chiffre pourra conseiller au mieux le jeune entrepreneur.
- Soigner sa communication
Networking, réseaux sociaux, concours… Aujourd’hui, la plus large visibilité est incontournable dans la réussite de tout projet.
Envie d’en savoir plus? Découvrez notre brochure “Je crée mon entreprise”.

Quel type de société ?
Depuis le 1er mai 2019, le Code des sociétés a été complètement réformé en Code des sociétés et associations. Désormais, la forme la plus utilisée sera la Société à Responsabilité Limitée qui remplace la SPRL. Cette nouvelle forme de société a l’avantage d’une très grande flexibilité. La notion de capital minimum a été supprimée. On peut donc constituer une société avec des fonds moins importants. Mais il faudra vérifier que les apports seront suffisants à la société pendant au moins 2 ans.
Autre point intéressant, on autorise les apports en industrie. Si un entrepreneur a un super projet mais aucun avoir financier, et qu’un investisseur est prêt à y mettre des liquidités, il est désormais possible pour un jeune entrepreneur d’investir du travail à fournir contre des actions dans la société, l’investisseur recevant également des actions. Le travail et le savoir peuvent donc peser dans la balance au même titre que les fonds. L’opportunité pour l’entrepreneur de garder le contrôle de la société face aux investisseurs.
Attention : Lors de la constitution de la société, tenir compte du document « Plan financier » qui détermine l’évolution idéale de la société durant les deux premières années. Si les capitaux propres de départ ne sont pas suffisants, cela risque de poser un problème de responsabilité de l’entrepreneur en cas de faillite de la société dans les trois ans de sa constitution.
Texte: Gilda Benjamin