Rita et Herman: « La confiance est la pierre angulaire de toutes les relations, pas seulement de celles sans cohabitation »

C rédit: Thomas De Boever

Living Apart Togheter. Soit un couple qui choisit d’avancer ensemble, mais sans cohabiter. Cette formule convient parfaitement à Rita (58 ans) et Herman (72 ans). Ce couple s’aime depuis 12 ans, mais vit toujours séparément, avec tous les avantages et les inconvénients que la situation comporte. « Nous sommes heureux chaque fois que nous nous voyons, même après toutes ces années. »

« Nous nous sommes rencontrés par hasard », affirme Herman pour entamer le récit de leur histoire d’amour. « Ma femme est partie après 30 ans de mariage. J’étais au bord du gouffre. Pour me changer les idées, j’ai réservé des vacances en groupe à Chypre pour la première fois de ma vie. J’ai rencontré Rita à l’aéroport de Zaventem. »

« Je participais souvent à des voyages de groupe et lorsque j’ai aperçu Herman, je me suis dit : voilà enfin mon type d’homme ! » (rires

Bien qu’ils aient vécu un incroyable séjour ensemble et qu’ils éprouvaient une attirance très forte, il leur a fallu plusieurs années avant de devenir un couple. « J’aimais bien Herman, mais j’estimais qu’il n’était pas encore prêt pour entamer une nouvelle relation. De plus, j’étais déjà comblée : voyager, rencontrer des amis, être libre… Je me souviens m’être dit que l’homme qui voudrait me sortir de cette vie devrait être un sacré gentleman. » (rires

Fin 2006, Herman a recontacté Rita pour lui proposer d’aller se promener et de rattraper le temps perdu. Le feeling était toujours excellent. Tout est alors devenu limpide : ils étaient faits l’un pour l’autre. Herman, qui avait entre-temps entamé une nouvelle relation et vivait avec sa compagne de l’époque, dut mettre fin à sa relation. « Cette période fut difficile. Mon choix a fait couler beaucoup de larmes. Je me sentais très mal de blesser quelqu’un. C’est là que ma vision des choses a changé : je ne voulais plus vivre avec ma compagne dès les premières années. Je refusais de connaître à nouveau un tel drame. »

Rita : « Nous étions sur la même longueur d’onde, tous deux heureux de garder notre propre appartement. Comme nous ne vivons pas loin l’un de l’autre (un quart d’heure en voiture), nous nous voyons facilement 5 à 6 fois par semaine. Herman est à la retraite, mais je travaille toujours en 4/5e. Le lundi, je suis chez moi et on s’organise toujours une activité ensemble. Les autres jours, ça varie. »

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« Au début, je manquais de confiance », ajoute Rita. « Mais je pense que c’est le cas dans toutes les relations naissantes. Herman suivait à l’époque un cours de photographie et je me demandais parfois combien de femmes lui tournaient autour (rires). C’est un bel homme et si elle n’est pas maladive, la jalousie ne fait pas de mal. »

« Ah ! », lance Herman, très modeste. « La confiance est la pierre angulaire de toutes les relations, pas seulement de celles sans cohabitation. »

Aux yeux de Rita et Herman, le principal avantage d’une relation sans cohabitation est qu’ils sont toujours heureux de se revoir. Rita : « J’ai toujours hâte de voir Herman, même après toutes ces années. Il est la personne avec qui j’aime être et celle avec qui je m’amuse le plus. On se voit pour se détendre : faire du vélo, manger, regarder la télé, sortir… Nous faisons peu de choses pratiques ensemble. On doit notamment aller au parc à conteneurs depuis un an, mais les objets encombrent toujours le hall. »

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Herman : « Les jours où nous ne nous voyons pas, nous nous appelons. Nous nous racontons notre journée et nous nous installons ensuite chacun dans notre canapé. Nous aimons tous les deux regarder nos émissions préférées. J’apprécie les séries ainsi que les émissions sportives et d’actualité. Des programmes qui plaisent moins à Rita. »

N’abordent-ils pour autant jamais une éventuelle cohabitation ? « Bien sûr que si », avance Rita. « Vivre séparément n’est pas toujours pratique. Il faut toujours avoir une longueur d’avance : ai-je bien pris mes chaussures et mes vêtements pour aller travailler, faire du sport, sortir… ? Qui reste dormir chez qui ? »

D’un point de vue financier, la cohabitation serait un choix plus avantageux, mais cet aspect ne suffit pas à Herman et Rita pour sauter le pas. « Non, nous sommes tous les deux financièrement indépendants et si nous venions à emménager ensemble, nous conserverions sans aucun doute nos comptes séparés », avance Rita. « Herman a deux enfants et je ne veux pas inutilement compliquer la situation à cet égard. »

Crédit: Thomas De Boever

« J’ai déjà suggéré plusieurs fois qu’on cherche un logement ensemble. Ça fait un moment que je rêve d’une petite maison avec jardin. Je ne suis pas attachée à Lokeren et j’aimerais déménager à Saint-Nicolas, mais pas dans l’appartement d’Herman. C’est un très bel appartement, certes, mais il est situé sur un carrefour très fréquenté où je ne veux absolument pas vivre. Herman souhaite, quant à lui, rester dans sa région pour rester proche de ses enfants et de ses six petits-enfants, ce que je comprends totalement. »

Rita et Herman ont 14 ans de différence. Un écart qui n’a jamais posé problème pour eux. « Mais maintenant qu’Herman vieillit, je m’inquiète parfois un peu. Il a déjà subi quelques opérations cardiaques. Imaginez qu’il lui arrive quelque chose alors qu’il est seul chez lui. Sur ce point, je me sentirais plus à l’aise si nous vivions ensemble. »

« Oui, j’y pense parfois aussi. Que se passerait-il si je tombais gravement malade et que la douleur m’empêchait de sortir du lit ? Ou si je perdais connaissance à nouveau ? Qui me viendrait en aide ? Mais même si nous vivions ensemble, Rita ne serait pas tout le temps à mes côtés. Ce genre d’incident pourrait tout de même se produire. En fin de compte, ça ne change pas grand-chose. »

« Et puisque nous nous appelons tous les jours, tu ne resterais jamais cloué au lit plus d’une journée », lance amoureusement Rita d’un air taquin.

Texte : Bo Bogaert

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