Bsit: “Quand on est entrepreneur, il faut apprendre à canaliser son enthousiasme”

Un(e) baby-sitter de confiance, chaque famille en rêve. Mais pas toujours facile de trouver la perle rare tout près de chez soi. En un clic, l’application Bsit vous donne accès à une offre partout en Belgique, au Luxembourg, à Paris et à Lille. La start-up belge compte désormais des centaines de milliers d’utilisateurs.

Crédit: Jan Crab

Dimitri De Boose, cofondateur & CEO de Bsit, nous reçoit très détendu en ses bureaux de Bruxelles. Une équipe s’active autour de lui. Créée en 2015, la start-up connaît un succès considérable. Normal puisqu’elle répond à une préoccupation du quotidien : à qui confier nos enfants pour 1h ou une soirée ? 

Votre société est-elle née d’une réflexion par rapport à un problème de société : trouver un(e) baby-sitter ?

“En effet, j’avais lancé une première start-up, Side Box, un réseau de transport de colis mais qui n’a pas marché. Cependant, j’avais acquis une connaissance de la technologie pour ce type d’infrastructure. C’est lors d’un dîner avec des amis que nous avons abordé le sujet du babysitting. Je suis moi-même papa de quatre petites filles ! Trouver une bonne baby-sitter était toujours galère, il fallait passer nombre de coups de fil, contacter l’entourage qui ne voulait pas toujours partager ses bons filons… Nous avons lancé cette idée de bouche à oreille digital basé sur la confiance et le partage.”

Quelle a été la base de lancement de Bsit ?

“Nous avons veillé à ce que l’offre sur la plateforme soit suffisante avant de s’étendre. Nous avons commencé avec une offre de baby-sitters dans le sud de Bruxelles. Durant 3 mois, nous n’avons cherché que des sitters dans les universités, sur des sites de jobs d’étudiants, par le biais d’affiches… On recherchait vraiment un effet « Waouw » de la part des parents utilisateurs. Je me rappelle très bien du premier jour : j’ai fait le test, ai rentré mon adresse et, en une seconde, une dizaine de baby-sitters près de chez moi se sont affichés. Je n’avais jamais imaginé qu’autant de possibilités existaient juste dans ma rue.”  

“La réaction des parents a suivi. Ils ont la possibilité de réagir suivant quatre niveaux de confiance, selon que les sitters sont recommandés par les parents eux-mêmes, des amis, un groupe professionnel ou de loisirs et la proximité. Le parent a le choix d’une liste et peut lancer des invitations aux sitters. Il décide alors de contacter qui il veut. Il existe un système de tchat intégré pour faciliter la prise de contact. Tout est donc affaire de recommandation et de confiance. Bsit est une plateforme de mises en relations. Si un sitter n’a pas une cote de confiance suffisante, il est retiré de la plateforme.” 

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Quel est le tarif appliqué ?

“Le parent propose un prix au sitter, nous n’intervenons pas. Un tarif diffère selon le nombre d’enfants, la durée, la journée ou le soir, l’âge des enfants… Nous avons aujourd’hui 400 000 utilisateurs, parents et sitters. Pour ce qui est de Bsit, nous avons deux sources de revenus. Les parents prennent un abonnement, mensuel ou annuel. Et les entreprises peuvent offrir à leurs employés l’accès à Bsit, une option très prisée en France. Tous les sitters ne sont pas des étudiants. Il faut 16 ans minimum mais nous avons des sitters de 70 ans. De plus en plus de seniors actifs proposent leurs services pour la garde après école, ils aident à faire les devoirs, s’occupent des enfants. Bsit est vraiment le reflet de notre société.” 

Quand avez-vous décidé d’élargir l’offre des services ? Les parents peuvent faire appel à un sitter pour une garde après l’école, durant les vacances…

“À peu près un an après le lancement de Bsit. Notre mission est de redonner de la liberté aux parents. Nous demandons régulièrement à nos utilisateurs ce dont ils ont le plus besoin afin que notre offre se diversifie et s’amplifie constamment.  La moitié des équipes travaille sur le produit. L’application Bsit évolue toutes les deux semaines, avec nombre de développeurs. Les applications sont, aujourd’hui, tellement nombreuses et performantes qu’il faut des équipes étoffées et de qualité pour maintenir une aisance d’utilisation. Si vous arrêtez de développer votre application, tout s’écroule en quelques mois.” 

Vous imaginiez-vous en chef d’entreprise au succès si fulgurant ? 

“Nous avons toujours eu l’ambition de devenir un acteur à l’échelon européen et mondial. Quand on s’ouvre à l’entreprenariat, de nombreuses possibilités s’offrent à nous et il faut apprendre à dire « non » et à canaliser son enthousiasme.  Une entreprise c’est surtout poser des choix. Mes conseils seraient les suivants : se montrer persévérant car les choses ne se passent jamais telles qu’on le pense, avoir un objectif, réaliste mais d’envergure, rester concentré sur un objectif à la fois et enfin, pouvoir rebondir grâce à l’appui de ses associés. Pour ma part, je peux compter sur Guillaume Lalipetre pour la technologie et James Cogels pour l’identité de l’entreprise. Je suis un entrepreneur heureux dans un domaine, le digital, où tout est possible.”

Quel est le statut de Bsit ?

“Au tout début, il s’agissait d’une SPRL. Dès la première levée de fonds, nous sommes passés en SA et avons donc changé suivant le nouveau règlement des sociétés depuis mai 2019. Nous avons créé une entité en Angleterre, Bsit Technologies, détenant 100 % de l’entité belge car nous avons des investisseurs anglais et américains depuis juillet. Nous comptons 25 employés, avec notre siège à Bruxelles et une petite équipe à Paris.” 

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http://bsit.com

Texte: Gilda Benjamin

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