Trouver l’amour sur Internet. Hicham et Shaymaa se sont rencontrés par le hasard des réseaux sociaux. Elle vivait à Bruxelles, lui à Sofia. Aujourd’hui, ils sont mariés et vivent tous deux à Bruxelles avec leur petite fille Raizanne.
Tout a commencé par un like sur une page Facebook. « Je ne le connaissais pas » précise Shaymaa. « Il m’a plu, il présentait bien avec sa blouse de médecin, son stéthoscope et son joli sourire. » C’était en 2013. Shaymaa J. Raji se sentait un peu seule à Bruxelles. La jeune femme était arrivée directement de Bagdad comme candidate réfugiée.
De son côté, Hicham Hamdan était en Bulgarie où il travaillait comme médecin généraliste après y avoir terminé ses études entamées au Liban. « J’ai vu une personne que je ne connaissais pas liker ma photo. On a rapidement commencé à chater par messagerie et le même jour, on est devenu amis. Puis on est passé à What’s App. Comme ça on pouvait s’entendre. » Ce qui a commencé par un simple clic sans arrière-pensée, est devenu une complicité entre deux coeurs solitaires partageant une même langue. La complicité est devenue amitié et les amis, les vrais, pas ceux des réseaux sociaux, ont besoin de se voir. Après quelques mois, Hicham a donc invité Shaymaa à le rejoindre à Sofia. Une fois, deux fois, puis trois fois. Et l’amitié a pris les habits de l’amour. « Comme il était médecin et qu’il avait un bon boulot, je pensais m’établir avec lui en Bulgarie » reprend Shaymaa.
En 2015, Hicham lui rend visite à Bruxelles, et l’idée de venir s’y établir et y travailler a doucement fait son chemin. « Mon diplôme de médecine obtenu en Bulgarie était reconnu en Belgique. Pour moi, la barrière c’était plutôt la langue. » Il s’est mis à apprendre le français, comme l’avait fait Shaymaa quelques années plus tôt. « En même temps, j’ai fait pas mal de recherches pour trouver du travail et je suis tombé sur une polyclinique à Laeken où ils cherchaient du personnel. J’ai fait un stage de 6 mois, à l’issue duquel j’ai été engagé. » C’était le même métier, mais un travail assez différent qu’à Sofia. « À Bruxelles, la population est beaucoup plus diversifiée. Je vois environ 35 patients chaque jour et je parle souvent quatre langues différentes, le français, l’arabe, le bulgare et l’anglais, alors qu’à Sofia, je ne parlais pratiquement que le bulgare. »
Pour sa part, Shaymaa cherche encore du travail. « J’ai une formation d’ingénieure civile. À Bagdad, je travaillais dans une grosse entreprise qui rénovait des bâtiments publics, notamment des écoles et des hôpitaux. Malheureusement, en Belgique, mon diplôme n’est pas reconnu. » Shaymaa a acquis la nationalité belge en 2017. Et c’est pour elle un soulagement. Elle est devenue fière de ce pays qu’elle a appris à connaître.
À son arrivée, Hicham a rejoint Shaymaa dans son appartement du côté de la Gare du Midi. Ils ont aujourd’hui trouvé un appartement plus spacieux, idéal pour accueillir la petite Raizanne, née il y a 6 mois. Quand la petite sera en âge d’aller à la maternelle, Shaymaa aimerait reprendre des études, peut-être d’architecte d’intérieur.
Aujourd’hui, la jeune femme a nettement diminué son activité sur les réseaux sociaux, mais cela reste un soulagement de pouvoir communiquer avec ses parents et ses trois soeurs, restés en Irak.
« Comme on n’a plus besoin de communiquer par Facebook, elle en a profité pour faire le ménage dans mes amis. Et ça ne me manque pas » rigole Hicham. Sans la magie d’Internet et du hasard, Hicham et Shaymaa ne se seraient sans doute jamais rencontrés. D’autres diront que ces deux-là étaient destinés à se trouver et qu’il ne manquait qu’une étincelle. Même digitale.