“Les différences culturelles entre nous concernent surtout la famille”

Marjorie Espinosa Masache, équatorienne, et Patrick Knaepen, belge, sont mariés depuis 12 ans. Heureux parents de 2 enfants, Emmanuel, 6 ans, et Thomas, 4 ans, ils s’épaulent dans la vie comme dans leur profession. Les différences culturelles entre l’Amérique latine et la Belgique se marquent surtout dans la conception de la famille et dans la cuisine, mais rassurez-vous, sans conséquences. Car chacun a fait l’effort de s’adapter aux goûts de l’autre.

L’amour n’a pas de frontières, au contraire. Des caractères et des cultures bien opposés se retrouvent pour une histoire accomplie. Et la Belgique devient un écrin affectif, avec beaucoup ou peu de démarches administratives.

« Je vis en Belgique depuis 19 ans, ce qui revient à presque la moitié de ma vie » constate Marjorie qui exploite avec son mari un Carrefour express dans le quartier multiculturel de la rue du Bailli à Ixelles.

« J’ai rencontré Patrick dans le cadre du travail. On était collègues mais on ne travaillait pas pour la même société. On a commencé à se fréquenter et c’est au cours d’un voyage en Équateur qu’il s’est décidé à me demander en mariage. Nous étions tous les deux divorcés et donc un peu sur nos gardes ». « Je ne croyais plus au mariage, mais avec Marjorie, j’ai senti que ça pouvait être différent. Du fait que Marjorie s’était mariée une 1e fois et avait divorcé en Belgique, nous n’avons rencontré aucune difficulté au point-de-vue de nos démarches. La décision a été d’autant plus facile à prendre, précise Patrick. « En Belgique, je me sens bien. » reprend Marjorie. « Je suis originaire de la province d’El Oro sur la côte sud de l’Équateur. II y a parfois des jours où mes frères, ma famille, le soleil et la plage me manquent, mais je ne me plains jamais de la pluie à la belge », rigole-t-elle. “ « Les différences culturelles entre nous concernent surtout la famille » remarque Patrick. « Quand j’étais enceinte de mon premier fils, Emmanuel, ma mère a pris sa retraite comme infirmière et est venue en Belgique sans que je le lui demande. » explique Marjorie.

« Nous sommes très attachés à la solidarité familiale. Elle habite à présent avec nous. En semaine, c’est souvent elle qui cuisine et prépare des plats traditionnels, une cuisine de poissons, de fruits de mer et d’épices qui demande du temps. Et le WE, on mange belge, pour garder l’équilibre !

Soleil et pluie

L’arrivée de notre deuxième enfant a changé beaucoup de choses. Nous étions propriétaires de deux franchises, nous avons gardé la plus grande et la mieux située. Je m’épanouis dans mon activité. Je suis contente de voir que, dans notre quartier, il existe d’autres femmes entrepreneuses, courageuses et motivées qui gèrent leurs magasins avec beaucoup d’enthousiasme. Ça me donne de l’énergie.

Je suis restée en Belgique notamment parce que je m’y sens plus libre socialement. J’aime bien aller à la rencontre des clients, c’est mon côté latino. Ceux qui me connaissent savent très bien que je suis la patronne et ils apprécient mon accueil, mon sourire et l’attention que je leur porte. Certains me disent « Vous êtes le soleil dans ce pays de pluie. » et je réponds que dans certains pays, on prie pendant des mois pour voir arriver cette fameuse pluie … sans beaucoup de succès. Ce sourire qui ne me quitte pas me fait dire que j’ai aussi du mal à séparer la femme de la chef d’entreprise. Je suis peut-être trop conciliante. Du coup, je fais bien la paire avec mon mari qui est plus direct et moins patient !

Peut-être que plus tard, quand les enfants voleront de leurs propres ailes, on achètera quelque chose en Équateur, dans les environs de Vilcabamba, à la montagne. » « Là-bas, j’apprécie les paysages, la culture et le climat très agréable avec 25 ° toute l’année. Et puis, il paraît que c’est le village des centenaires », souligne Patrick en souriant et en regardant sa complice et épouse.

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