“Nous nous sommes mariés pour tout le package”

Frederik Vandewiele a rencontré Koen D’Hous il y a 12 ans. « Cette décision de l’univers » – dixit Koen – a débouché sur un mariage spectaculaire le 11 juin 2011. Quand un coordinateur de projets à BOZAR et le fondateur d’une école de danse à Gand se marient, l’amour fait des étincelles. Aussi passionnés qu’un tango, les deux hommes reviennent sur la grande décision de leur vie.

Frederik et Koen ont fait rédiger un contrat de mariage

Koen : « Nous avons choisi une date de mariage soudainement, lors d’un repas chez des amis. Enfin, nous allions concrétiser ce projet, à peine ébauché dans le passé. Cette idée a commencé à germer dans notre esprit au moment où le mariage entre personnes de même sexe a été autorisé en Belgique en 2003. Nous voulions nous marier en petit comité mais, à l’hôtel de ville, nous avons été surpris par la présence d’une centaine de personnes ! Je donne des cours de danse dans l’école que j’ai créée, je dispose donc de mes propres salles à Gand. Nous désirions y donner une petite fête intime. Comme le veut la tradition, nos amis ont joué de la musique et lu des textes. Il y avait même une chorale. Notre liste comptait 150 invités mais la fête a complètement explosé ! (Rires)

Durant la soirée, on a compté jusqu’à 300 personnes. Nous nous sommes occupés de tout, nous-mêmes, avec l’aide de notre famille et de nos amis. Nous avons cuisiné pour les  invités, des amis ont tenu le bar et ont à leur tour envoyé leurs amis pour aider en cuisine ! J’ai aussi fait office de DJ. Mais la plus chouette anecdote reste celle de l’ouverture du bal. »

Frederik approuve : « Koen est un formidable danseur et je n’avais pas envie d’apprendre une chorégraphie par coeur. Il m’a assuré qu’il gérerait l’ouverture de la soirée dansante. Mon pire cauchemar aurait été de me retrouver assis, avec lui dansant autour de moi. Cette idée me déplaisait encore plus que de devoir danser. Mais, à un certain moment, de manière totalement inattendue, tous nos invités ont entonné en canon une chanson célèbre de Brigitte Kaandorp : Nu vaarwel, leef vrij en blij, avec un texte adapté pour la circonstance. Nous avons dansé un slow sur cette version a cappella de nos amis et de notre famille. »

Koen : « Ça devait vraiment être spectaculaire.
J’avais décidé de ne pas centrer le spectacle sur nous mais bien sur nos amis. »

« C’était très beau, tout comme ce moment où Koen a passé une chanson de Tori Amos, dont je suis hyper fan. Les plus de 55 ans, à qui Koen donne cours de danse, se trouvaient en cercle autour de moi et ont tout à coup commencé à faire un superbe flash mob. J’étais à la fois perplexe et ému », explique Frederik. « Nous avions toutes les raisons de nous marier. Nous l’avons fait pour tout le package, façon de parler », plaisante Koen. « Pour nos parents et nos amis, pour les avantages pratiques et pour le cadre légal. Nous avons également fait rédiger un contrat de mariage par un notaire, dans lequel nous avons conclu des accords honnêtes. Je possède une maison depuis 20 ans et, désormais, l’école de danse. Cependant, Frederik est tout autant impliqué dans son organisation, et nous avons rénové la maison ensemble. Si notre relation venait à se terminer, Frederik sera légalement protégé. » « Cet acte de mariage est source de sécurité émotionnelle et de confiance », enchaîne Frederik. « Mais les raisons de notre union se situent aussi à un autre niveau : nous voulons faire passer un message. Nous sommes heureux d’être qui nous sommes, un couple comblé. Deux hommes ensemble. Nous avons toutefois le sentiment que nous devons encore et toujours nous défendre. Le combat est loin d’être gagné, surtout à l’échelle internationale. Nous nous rendons compte de la chance que nous avons de vivre dans un pays comme la Belgique. C’est vraiment incroyable de voir tout ce qui a changé au cours des 50 à 70 dernières années. Avec notre mariage, nous voulons faire partie de cette évolution positive. »

 

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Texte Elke Borghs Photo Thomas De Boever

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